« le cadeau bonus »

B.O.P.B : 35 Mont de Marsan 10

Aguilera, 13500 spectateurs, beau temps estival. Arbitre : Jean-Pierre Matheu (Armagnac-Bigorre). Mi-temps (18-3)

Pour le B.O.P.B : 4 essais Traille (8ème), Balshaw (12ème), Lauret (64ème), Baby (80ème)
3 transformations, 3 pénalités Jean-Pascal Barraque
Carton jaune : Genevois (72ème)

Pour le Stade Montois : 1 essai Ricaud (75ème)
1 transformation Duvallet
1 pénalité Vigneau-Tuquet
Cartons jaunes : Grobler (53ème), Pic (58ème), Jagr (63ème)

B.O.P.B. : Balshaw- N'Gwenya, Barraque, Traille ©, Brew (Baby)- (o) Peyrelongue (Gimenez) (m) Lesgourgues (Yachvili) – Lakafia, Lauret (Molcard), M. Lund- Taele, E. Lund- Van Staden (Broster), August (Genevois), Synaeghel (Barcella)
Entrés : Héguy, Barcella, Thion, Molcard, Yachvili, Gimenez, Burotu, Broster, Argagnon, Haget, N'Gwenya, Dubarry, Marie, Bolis, Cout-Lannes, Audap

A quelle sauce allaient être dévorées les « abeilles montoises », telle était la question que se posait tout Aguilera avant ce match d'ouverture du Top 14. Pour les Landais, le premier quart d'heure fut terrible : quinze à zéro après quinze minutes. Damien Traille à la conclusion d'une action lumineuse qu'il avait initiée avec Jean-Pascal Barraque et Iain Balshaw en bout de ligne avaient enlever à leurs hôtes jaune et noir tout envie de butiner. Et puis la pause hydratation est arrivée. Relancés par quelques gorgées d'eau, les Montois retrouvaient la soif des grands espaces tandis que la créativité biarrote se tarissait. 18-3 à la mi-temps, on était bien loin des températures élevées que l'on nous avait annoncées.
Le deuxième acte se tapissera de jaune. Jaunes comme les cartons que distribuera Jean-Pierre Matheu de façon... arithmétique. De la 53ème minute à la 63 ème, toutes les cinq minutes, les Montois ne verront que du jaune. Tout d'abord Pieter Grobler, le talonneur puis Arnaud Pic, le numéro 9 (l'homme qui tombe à...) et enfin Martin Jagr, l'ailier tchèque. Sans provisions, les Montois encaissaient et résistaient jusqu'à un quart d'heure de la fin quand Wenceslas Lauret à la suite d'une course surpuissante (c'est un pléonasme) de Raphaël Lakafia, plongeait en but pour l'essai du bonus offensif. Enfin le croyait-on car le Montois est talentueux et têtu surtout quand il veut sauver l'honneur. Voulant gâcher la fête biarrote, ne sachant plus à quel essaim se vouer, les abeilles montoises cherchaient l'essai. Privé de Jean-Philippe Genevois, leur numéro 2 sanctionné d'un carton jaune, les Biarrots voyaient les Landais venir camper devant leurs 22m. Et ce qui devait arriver, arriva. Sur une énième mêlée, le troisième ligne centre landais Alexande Ricaud s'affalait dans l'en-but biarrot. Cinq minutes à jouer, réduits à quatorze, trois essais à un, bonus envolé, pour les Rouge et Blanc cela sentait bien la fin des haricots .
« Pourquoi faire simple, alors que l'on peut faire très compliqué » telle semble être la devise de ce club bientôt centenaire qui semble se complaire dans les situations délicates. Impossible n'est pas biarrot, et les quatorze rouge et blanc vont encore le prouver. Mais avant ménageons le suspens et consolons les deux talonneurs surtout le Montois qui reçut son carton jaune deux minutes après son entrée.. Qu'il se rassure, le numéro 2 jaune et noir n'a pas établi un record. C'est un talonneur dacquois dont je tairai le nom qui sera resté le moins longtemps sur la pelouse d'Aguilera. C'était par un dimanche de printemps pluvieux de 1991, lors du quart de finale US. Dax-Racing C.F. ( 6-18), le numéro 2 de la cité thermale verra le rouge de l'arbitre moins de cent-vingt secondes après le coup d'envoi ...sans toucher le ballon. Un exploit !
Après ces quelques lignes remplies de poésie, revenons au match. Une minute à jouer, Damien Traille trouve la pénaltouche près des 22 m montois. prise de balle mais au lieu de compliquer, les Biarrots se mettent à jouer ...simple. Passe, passe, passe, passe, décalage, Benoît Baby, essai. Youpie !
Depuis 2004, jamais , le B.O.P.B, seul en tête du Top 14 n'avait débuté le championnat par une victoire bonifiée. On avait eu chaud, on était fatigué tant il est vrai que trouver le cadeau bonus, ça lessive...

 Par Jean Louis Berho